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Jeunes, acteurs de la cité

La troisième journée du Réseau Jeunes national a été marquée par des actions de solidarité – des clean walks -, un jeu de l’oie sur les gens du voyage et des travaux de groupe pour formaliser des propositions sur le thème des religions. Vaste programme !

 

En ce mercredi matin, il pleut sur Poitiers. Pas de quoi décourager un petit groupe de jeunes qui se rend à la Gibauderie, un quartier de la ville, pour y mener une « clean walk ». Comprenez une action de nettoyage de lieux publics. Munis de gants et de sacs poubelle, des adolescents du Réseau Jeunes sont rejoints par des petits du quartier et par Chantal Nocquet, une élue de la ville en charge du « zéro déchet ». « Ce type d’actions permet de faire prendre conscience de l’importance du recyclage, mais aussi de la nécessité de réduire le volume de déchets. Et puis, c’est une bonne occasion pour échanger avec des jeunes. On compte sur eux pour sauver la planète », s’exclame-t-elle. Une responsabilité dont les jeunes ne se dédouanent pas. Il en va ainsi de Nino qui, tout en ramassant du verre, affirme : « c’est important pour les générations futures, il ne faut pas leur laisser une planète détruite ». Elise abonde : « Cela sensibilise les jeunes au fait qu’ils doivent prendre soin de la terre ».

Pas très loin de là, à Buxerolles, près de Poitiers, un autre groupe de jeunes mène une action similaire. Jade, qui participe au réseau Jeunes et qui habite cette ville, s’est portée volontaire pour les accueillir avec les animateurs. Elle témoigne : « ça a été l’occasion de créer du lien et tout en marchant pour nettoyer on a débattu des religions ».

     

Normaliser le sujet

Les religions, le thème qui en effrayait certains, continue de délier les langues et de susciter un intérêt croissant. Le sujet sensible le devient au premier sens du mot au fil des témoignages des uns et des autres. Toute la journée, en petits groupes, les jeunes ont été en effet invités à réagir à cette affirmation : vivre sa religion en France, c’est compliqué. Objectif des animateurs de l’association La boîte sans projet : rassembler des propositions concrètes à présenter jeudi matin à la secrétaire d’État en charge de la jeunesse, Sarah El Haïri. Pour y parvenir, les jeunes ont d’abord répondu à une série de questions à commencer par « parle-t-on de religion à l’école ou dans les centres sociaux ? ». Déborah, musulmane, répond : « On n’en parle pas par peur de froisser les gens. Ça ne devrait pas être un sujet tabou. Car débattre des religions permet de mieux accepter l’autre ». Héloise est protestante, fille de pasteur, et c’est la première fois qu’elle échange avec des musulmans. « J’apprends sur les autres religions et j’entends différents points de vue. C’est enrichissant », dit-elle. Carla ajoute : « Moi je suis athée et je pensais que les croyants étaient fermés. Je suis agréablement surprise. Il y a du respect et pas de rejet ».

La séance de travail se poursuit avec une autre interrogation : avez-vous été victime ou témoin de discriminations ? Les « anecdotes » s’enchaînent, de contrôles d’identité répétés et violents à des injures dans les lieux publics en passant par des récits de racisme ordinaire. Claire, comédienne et metteuse en scène de la pièce jouée mardi matin, commente : « Cela m’indigne toute l’année, mais si on y ajoute le lien créé avec les jeunes, cela déclenche de la révolte, de l’indignation et de l’émotion ».

En fin d’atelier, chaque groupe doit donc rédiger une série de propositions. En vrac, les jeunes suggèrent que les signes religieux soient admis au lycée, qu’il y ait une sensibilisation aux différentes religions durant la scolarité, que des lieux de débat sur cette thématique soient créés, que la diversité de la population française soit visible sur les plateaux de télévision… Ils proposent enfin de créer des assemblées de la jeunesse. Une idée qui pourrait plaire à Sarah El Haïri.

Anne Dhoquois, avec Tina, Noémi et Laounia

 

Un jeu de l’oie sur les gens du voyage

Matin et après-midi, le centre social « Association départementale pour l’accueil et la promotion des gens du voyage » a proposé un jeu de l’oie géant sur ce qu’Anne Chevrier, la coordinatrice, nomme les Voyageurs. Cinq équipes s’affrontent et avancent sur le plateau de jeu en répondant correctement à des questions d’ordre religieux mais aussi éducatifs ou ayant trait à la vie quotidienne. « Le jeu a été conçu et dessiné avec des Voyageurs. C’est un bon outil pour développer des connaissances et déconstruire des préjugés », explique-t-elle. Donovane est venu à Poitiers avec son centre social Les Épis, situé à Lunéville. Lui-même issu de la communauté des gens du voyage, il commente : « C’est bien de proposer le jeu aux enfants parce qu’ils ne sont pas encore bornés alors que les adultes ont souvent des avis négatifs sur les gens du voyage. Or, c’est toute une culture et toute culture est bonne à prendre ».

 

Le réseau jeunes des centres sociaux, qui réunit cette année 130 jeunes et leurs animateur.rices a pour thème Oh my God ! Il vous est raconté chaque jour dans ce journal de bord, écrit par Anne Dhoquois – journaliste qui collabore au magazine C’est Possible ! – avec l’appui de Tina, Noémi et Laounia, participantes au réseau jeunes et reporters. Ces dernières recueillent de la matière et leurs impressions tout au long de la journée et les partagent pour en faire cet article.

Retrouvez l’article écrit pour la journée du 20 octobre ici

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