Un an après le congrès, la famille des centres sociaux se retrouvait à Saint-Brieuc le week-end du 7 au 9 juin pour l’assemblée générale de la FCSF. Une rencontre importante, avec le vote du projet de réseau 2024-2032, qui engage résolument notre réseau dans un projet qui vise plus de démocratie pour une société plus juste !
En se retrouvant à Saint-Brieuc pour cette AG, une partie des participant.es rappelait, avec un clin d’œil, que l’AG qui avait lancé le précédent projet fédéral en 2014 avait eu lieu à Lorient ! La Bretagne, terre propice pour donner un souffle nouveau à notre projet dans les années à venir ? En tous cas, sans aucun doute, terre d’accueil fabuleuse pour notre AG. Les équipes bénévoles et salariées des centres sociaux bretons et la fédération bretonne ont assuré, avec celle de la FCSF, un accueil chaleureux, simple, festif et sacrément bien organisé. De la déco du centre des congrès de Saint-Brieuc (avec des sardines offertes aux participant.es comme accrochées sur les murs), aux soirées (entre les chants marins de Danae et la boum de DJ Poupette), aux ateliers « retourne ta crêpe » et aux visites de la ville et de la baie, quel accueil sous le soleil !


La convivialité et le plaisir de se retrouver après une année éprouvante pour beaucoup (au regard de la situation de fragilité des structures) n’ont pas empêché de travailler, se former, porter un regard sur l’année écoulée, et se projeter dans les années à venir. Revue de détail.
Avant l’AG, du monde déjà sur le pont 🌉
L’AG démarrait officiellement le vendredi midi, mais du monde était là depuis le mercredi, avec un séminaire réunissant une trentaine d’acteur.ices ultra-marin.es. Des représentant.es de Martinique et de Mayotte étaient présent.es, ainsi que des membres de fédérations en préfiguration : Manioc en Guyane, FEVES en Guadeloupe, Péi à La Réunion. Ce rassemblement a été l’occasion de célébrer la reconnaissance de la fédération Péi et son entrée dans notre réseau ! Moment fort avec des acteur.ices porteurs et porteuses d’une envie puissante de rejoindre notre réseau et du sens qu’il y mettent.
Jeudi après-midi et vendredi matin, déjà près de 150 personnes étaient à Saint-Brieuc pour deux demi-journées de formations partagées entre administrateur.ices et salarié.es fédéraux : « Entre notre quotidien et notre projet politique, comment travailler le grand écart ? ». Pour tenter de répondre à cette question, la formation a mélangé ateliers pour analyser notre quotidien depuis un an et interventions de checheur.euses et réseaux alliés, sur les thèmes de la lutte contre les discriminations, l’écologie, la lutte contre les idées d’extrême droite, le développement du pouvoir d’agir des habitant.es, les libertés associatives et la liberté d’expression, et la démocratie participative. Et le vendredi matin, clôture de la séquence avec des ateliers de créativité autour de dilemmes que peuvent rencontrer nos structures. Une belle séquence de formation, ouvrant la voie aux échanges et au lancement du projet de réseau !
Une AG sous le soleil, ça se vit en extérieur ! Vendredi après-midi, avant la plénière d’ouverture, les centres sociaux ont pris place sur le parvis devant le centre des congrès. Food trucks, barnums, camions et caravanes de centres sociaux itinérants, stands de présentation des rapports et des chantiers thématiques de la FCSF, comme d’initiatives bretonnes, une nouvelle fois, ces quelques heures avaient un parfum de banquets citoyens et de congrès !
La force de notre réseau même quand ça tangue 🌊
16h30, les 300 participant.es sont arrivé.es. Place au démarrage officiel de l’AG, avec une première plénière consacrée au regard sur l’année écoulée : présentation de l’activité de la FCSF sous différents angles, retour sur le fonds mutualisé, sur la formation… et une séquence permettant de montrer ce que la force de notre réseau en 2023 a permis : tenue du congrès à Lille avec ses 4 300 actrices et acteurs, mobilisation nationale autour de la situation des centres sociaux, développement de notre réseau, prise en compte de l’interpellation des jeunes des centres sociaux : quelle fierté que ce réseau si dynamique, porteur de valeurs et approches si solidement ancrés pour agir dans un contexte de société pourtant bien fragile. C’est ce que soulignera Tarik Touahria dans son rapport moral :
Dans des situations économiques et partenariales complexes, il y a un réflexe naturel, le repli. Le repli sur sa structure, parce qu’on n’a pas le temps ou les moyens de s’ouvrir sur l’autre. Et le repli sur ce qu’on fait et qu’on a toujours fait, sans inventer de nouvelles réponses, parce qu’on n’a pas le temps ou les moyens de le faire. Eh bien, le repli sur nos structures et sur nos acquis, c’est la mort assurée. Comme le repli « national » serait la mort assurée des fondements de notre société. Et donc nous avons collectivement choisi l’ambition d’aller de l’avant, d’être la réponse aux grands enjeux d’aujourd’hui et demain, mais tout en se musclant sur le fédéralisme et la défense de notre projet.


Cap sur l'avenir⛯
Dès le vendredi soir, une séquence de rappel des étapes de construction de notre projet de réseau « Plus de démocratie, plus de justice sociale », de son socle politique et des 17 priorités nationales pour notre réseau entre 2024 et 2027, permet de regarder ensemble vers l’avenir et de commencer à échanger sur la contribution de notre réseau aux grandes questions sociales, sur l’évolution de notre fédéralisme comme sur la capacité des centres sociaux à exercer leurs missions dans un cadre économique et partenarial stable et pérenne. Des échanges poursuivis le samedi matin avec des ateliers d’appropriation de ces priorités nationales, puis l’après-midi d’une nouvelle séquence en plénière pour partager les modalités de pilotage et d’animation de ce projet de réseau. Un projet de réseau qui veut embarquer et engager un maximum de structures pour donner plus de force aux objectifs de transformation poursuivis.
Un projet de réseau largement voté, qu’il s’agisse de son socle politique, des priorités nationales et de son pilotage ! Un projet de réseau voté avec enthousiasme, mais aussi gravité et conscience de notre rôle dans cette période où la cohésion sociale et l’égalité sont fragilisées.
Que dire encore sur cette belle AG ?
Qu’elle a donné lieu à l’élection de nouveaux membres du conseil d’administration, au départ de plusieurs autres, dont certains engagés depuis près de 10 ans dans les instances nationales. Un beau passage de relais, avec pas mal d’émotions, tout comme les mots d’Isabelle Foucher, une des déléguées générales de l’équipe nationale, également en partance.
Que cette AG, trait d’union entre deux projets, va maintenant ouvrir une nouvelle étape d’échanges avec notre réseau pour définir ensemble, parmi les 17 priorités nationales votées, quelles seront les 3 ou 4 priorités phares qui seront fer de lance dans les années à venir. L’AG est finie, place au nouveau projet de réseau !


Les priorités nationales pour la feuille de route 2024-2027
Priorités sur les questions sociales
Pour plus de démocratie !
- plus de pouvoir d’agir des habitant.e.s
- plus de place pour les jeunes
- plus de débat et d’esprit critique
Pour une société plus juste !
- lutter contre le non-recours et conquérir de nouveaux droits
- agir contre les discriminations et rapports de domination
- construire un projet éducatif et lutter contre les inégalités scolaires
Pour agir sur les grandes transitions de la société !
- une société plus écologique
- accompagner des actions collectives sur les territoires
> renforcer notre capacité à agir en réseau
> reprendre le pouvoir sur notre alimentation - un numérique émancipateur, humain, éthique et solidaire
- accompagner le choc démographique
Priorités pour renforcer notre fédéralisme
- une place et un rôle précisés de chacun⸱e des entités fédérales dans l’animation et la gouvernance du réseau fédéral, et un fédéralisme structurant et inclusif ;
- une organisation apprenante : prendre conscience, rendre visible et agir en réseau ;
- un réseau connu, reconnu et soutenu, par toutes et par tous et par les politiques publiques ;
- consolider les modèles socio-économiques des centres sociaux (priorité 4) et apporter un appui renforcé aux structures en difficultés ;
- des richesses humaines au cœur du projet des centres sociaux (priorité 5) attractivité des métiers, qualité de vie au travail et engagement bénévole ;
- des gouvernances inclusives et un portage politique en travail associé de nos organisation.

Rencontre avec Michèle Trellu, présidente de la fédération de bretagne
Pourquoi avez-vous souhaité d’accueillir l’AG ?
C’était pour nous une occasion formidable de mettre en évidence ce qu’est notre réseau pour les structures bretonnes, de créer les conditions d’échanges et de partage à toutes les échelles mais aussi de rapprocher les structures au niveau national. C’était donc un moyen de réaffirmer le sentiment d’appartenance.
Quelle tonalité avez-vous voulu donner à cet événement ?
Celui d’une co-responsabilité, d’un accueil partagé entre la FCSB et la FCSF mais également une « couleur bretonne » avec l’implication du réseau costarmoricain (qui était très investi) ainsi que les trois autres départements, avec notamment le Vill’ AG. Nous avons également concocté un habillage « banc de sardines », signature bretonne permettant de faire le pont avec le congrès.
Quelles sont vos impressions au sortir de l’AG ?
Une belle fatigue mais surtout la satisfaction d’avoir pu mettre en place un accueil chaleureux et convivial, permettant ainsi à chacun.e de trouver une place dans les différents temps de travail proposés. Côtés bénévoles et salarié.es, ils et elles étaient heureux.ses d’avoir partagé ce moment fédérateur.
📷 Merci à Jacques Guilherm et Joaquim Carvalho d’avoir capturé ces beaux moments !