Portant sur la thématique du travail associé, plusieurs binômes président·es/ directeur·trices se sont rendus à Malmö en Suède. Maryne Dupuis Maurin (déléguée adjointe de l’Union des Bouches-du-Rhône), Laure Suzan et Charlotte Courazier, respectivement présidente et directrice du Centre Social d’Endoume (Marseille 7ème) évoquent à trois voix cette mobilité aussi riche humainement que professionnellement.
1. Au sein de l’Union des centres sociaux des Bouches-du-Rhône, pourquoi avez-vous décidé d’impulser ce type de mobilité ?
Maryne : Cette mobilité était la deuxième, nous en avions déjà organisé une en 2023, toujours autour de la thématique du travail associé et également dans le cadre de l’appel à participation du consortium de la FCSF. Comme nous sommes une fédération de plus de 50 adhérents, principalement des centres sociaux, l’animation de réseau est assez dense. Néanmoins, il manquait des temps permettant de rencontrer d’autres structures, tout en sortant du quotidien, et nous avions pour volonté de renforcer la mise en réseau des bénévoles administrateur·rices. Organiser des mobilités nous a donc semblé être une bonne solution pour répondre à ces deux problématiques ! L’idée étant de faire partir des binômes président·es/directeur·rices – des postes où il y a une importante charge de travail – cela permet d’avoir une respiration et de faire un pas de côté par rapport aux missions du quotidien. Ce sont également des temps précieux d’interconnaissance qui permettent de faire bouger certaines choses plus facilement mais aussi d’interroger nos missions. L’objectif n’est pas forcément d’impulser des changements radicaux mais plutôt de voir comment cela peut nous faire évoluer ou nous renforcer. Par exemple, lors de notre dernière mobilité à Rome, observer leur approche et leur méthode nous a permis de renforcer notre légitimité à porter un projet politique. En Suède par exemple, nous avons beaucoup échangé sur la place des enfants et des jeunes, sur leur participation et la prise en compte de leur parole. Cela donne des clés de réflexion, notamment pour des centres sociaux qui sont en renouvellement de projet social.
2. Comment cela s’est-il mis en place du côté du Centre Social d’Endoume ?
Charlotte : Lorsque j’ai reçu l’information de la part de l’Union des centres sociaux, j’en ai tout de suite parlé à Laure Suzan, la présidente du centre. Je me suis dit que cela était une occasion inespérée et exceptionnelle pour partager une aventure à la fois personnelle et professionnelle. Dans notre métier de direction, on n’a pas toujours de temps de respiration. Nous avons de nombreux moments d’échanges entre centres sociaux mais on reste très ancré dans le quotidien. Ces mobilités sont de formidables moyens de passer du temps avec les autres structures de notre réseau, et ce dans un contexte totalement différent.
Laure : De mon côté, comme je viens d’arriver à la présidence, j’ai pris cela comme une opportunité de m’intégrer dans l’Union des centres sociaux, d’apprendre à mieux la connaître mais aussi de rencontrer d’autres centres sociaux. Cela m’a permis de voir comment les autres se positionnent, d’échanger, de me faire des contacts et également d’avoir des temps privilégiés avec Charlotte.

3. Pourquoi votre choix s’est-il arrêté sur la Suède et plus particulièrement Malmö ?
Maryne : Pour réussir à faire notre choix, nous avons eu le soutien de Sophie Michelena de la FCSF, qui connaît bien les structures européennes et a pu nous orienter en fonction de la thématique que l’on souhaitait travailler. En plus de cela, il faut aussi réussir à identifier la bonne personne qui sera notre correspondant local – comme les temps là-bas sont co-construits avec cette dernière – mais aussi que ce soit le bon moment, que la personne puisse se rendre disponible. C’est important de pouvoir préparer le séjour en amont, pour bien calibrer et déterminer ce que l’on a envie de voir.
4. Pourquoi est-ce important en tant que fédération d’encourager et de favoriser ce type de séjour ?
Maryne : À mon sens, les mobilités ont une réelle plus-value en termes d’animation de réseau. Un peu comme lors des formations, c’est l’occasion de travailler des thématiques dans un cadre privilégié. C’est également un très bon outil pour mettre en œuvre notre projet fédéral. Je trouve qu’une mobilité réussie donne vraiment une impulsion dans le réseau, le collectif est boosté et cela engendre une dynamique fertile.
Ces mobilités sont de formidables moyens de passer du temps avec les autres structures de notre réseau, et ce dans un contexte totalement différent.
5. Qu’en est-il du centre social ?
Charlotte : Cette mobilité en Suède nous a permis d’avoir des temps d’échanges plus longs et de renforcer notre lien au quotidien. Nous sommes actuellement en renouvellement de projet social, c’est donc particulièrement intéressant de le faire sur cette temporalité. Cela nous a donné des idées de directions où aller, notamment autour de la place de l’enfance.
Laure : Ce séjour nous a beaucoup rapproché ! Il y a des choses que j’arrive à mieux comprendre et qui me semblent plus concrètes, j’ai mesuré l’importance de certaines problématiques et certains sujets. C’était un temps précieux qui a permis de faciliter les échanges par la suite.
6. Quelles étaient vos attentes ?
Laure : J’avais envie de voir ce qui se faisait en Suède, comment cela fonctionne et ce qu’il est possible de transposer en France mais également échanger avec les autres centres sociaux de notre territoire et voir ce qu’il se passe chez nous.
Charlotte : Pour moi, cette mobilité allait permettre d’échanger à la fois avec nos structures et celles en Suède. On a l’image d’un pays très avancé en termes de questions sociales (au niveau de l’enfance, la mobilité, la place des mères de famille) mais on s’est également laissé surprendre. C’est bien d’avoir quelques connaissances mais aussi de découvrir au fur et à mesure et de déconstruire les idées que l’on peut se faire d’un pays.
7. Comment se sont déroulées les journées ?
Maryne : Le premier jour, nous avons eu un temps de présentation du contexte socio-politique et économique de la Suède, notamment sur le fonctionnement des politiques publiques. Pour notre deuxième et troisième journée, nous avons rencontré des structures, suivi d’une soirée conviviale avec un cours de danse mené par des jeunes. Pour les derniers jours, nous avons alterné visite de Malmö et Copenhague et debrief sur les apports de cette mobilité pour les centres sociaux ainsi que pour le réseau.
Ce sont des moments d’une grande richesse qui permettent de découvrir les personnes sous un nouveau jour, ce qui renforce beaucoup les relations humaines. La convivialité, c’est ce qui nous démarque en tant que centre social et c’est une notion qu’il faut cultiver, également pour nous même.
8. À votre sens, quelle est la plus-value de ces séjours ?
Maryne : Ce sont des moments d’une grande richesse qui permettent de découvrir les personnes sous un nouveau jour, ce qui renforce beaucoup les relations humaines. La convivialité, c’est ce qui nous démarque en tant que centre social et c’est une notion qu’il faut cultiver, également pour nous-mêmes. Une présidente m’a fait part du fait qu’elle se sentait désormais plus à l’aise de se rendre seule aux temps de l’Union des centres sociaux, cela donne aussi de la légitimité.
Je trouve qu’une mobilité réussie donne vraiment une impulsion dans le réseau, le collectif est boosté et cela engendre une bonne dynamique de réseau.
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