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« Mémoire pour le présent » : un projet de démocratie participative pour recueillir et faire entendre la parole des jeunes

Le mercredi 19 février, plusieurs jeunes issus du quartier Bon Secours dans le 14ème arrondissement de Marseille ainsi que leurs animateurs se sont rendu à l’Assemblée nationale, pour rencontrer des député·es et assister aux traditionnelles « Questions au gouvernement ». L’occasion pour eux de faire part de leurs interrogations et préoccupations (rythme scolaire, précarité menstruelle, discrimination et racisme, laïcité, etc.), mais aussi d’en apprendre un peu plus sur la législation en France.

Sous l’impulsion de l’animateur des Tables de quartier Robin Assous et Nacer Major, médiateur écoles-collèges-quartiers au sein du centre social Familial Saint Gabriel, ce projet intitulé « Mémoire pour le présent » avait pour fil conducteur de donner plus de place aux jeunes dans les espaces démocratiques, faire entendre leurs vécus et expériences mais aussi leur permettre de mieux appréhender le fonctionnement législatif en France.

En partenariat avec l’association Image Clé et l’artiste intervenante Pauliina Salminen, les adolescent·es ont réalisé un livret mêlant photographie et poèmes, prenant pour point de départ les ressentis, les craintes, les peurs mais aussi les espoirs des participant·es. Autant d’éléments qui ont permis de nourrir la création des poèmes ainsi que les photographies, qui rentrent en résonance. Photos instantanées, collages, photographies mises en scène : toutes ces créations illustrent les préoccupations de la jeunesse et chaque page représente des instants de vie de ces adolescent·es pour donner un aperçu de leur quotidien. Tout au long de ce livret, on peut y découvrir la thématique du harcèlement de rue, la stigmatisation quant au lieu de vie, le sentiment de solitude mais aussi la joie de vivre. À mi-chemin de ces témoignages, une question vient interpeller les lecteur·ices : « Te sens-tu politiquement représenté·e ? » ou encore « Si j’étais président·e, les mesures que je prendrais », donnant ainsi une tournure plus politique au projet.

Pour étoffer les réflexions, nourrir les créations, permettre aux jeunes de faire émerger des idées et de confronter les points de vue, de nombreux temps de débats étaient organisés. À ce titre, les adolecent·es ont pris part à un jeu de rôle où chacun·e endossait une fonction différente : journaliste, premier ministre, enseignant·es. Autre moments clés de ce projet : la visite du Camps des Milles, ancien camp de la seconde guerre mondiale se trouvant près d’Aix-en-Provence, désormais lieu de mémoire qui a pour volonté de sensibiliser et de lutter contre le racisme, les discriminations et l’antisémitisme. Enfin, le 18 février, le groupe a visité le Palais du Luxembourg, rencontré les sénateurs Jérémie Bacchi et Thomas Dossus mais également assisté aux débats des sénateurs dans l’hémicycle, au sujet d’une proposition de loi sur la laïcité dans le sport.

Ce quartier où se trouve tout mon entourage est souvent vu comme un quartier difficile. Même si cela est en partie vrai, on peut y découvrir beaucoup d’émotions et de signes de bonheur, comme la gentillesse des habitant·es. Les gens y sont très accueillants, et l’amitié y occupe une place importante.

Point d’orgue du projet : une rencontre avec des député·es et une visite de l’Assemblée nationale

Pour ce second temps fort, trois député·es – Danielle Simonnet, Hendrik Davi et Laurent Lhardit – ont répondu à l’appel, pour rencontrer les jeunes, écouter ce qu’ils et elles ont à partager, mais également leur permettre de mieux comprendre le processus de loi en France et leur donner des pistes d’engagement en tant que citoyen·nes. Après un temps de présentation, les jeunes ont partagé aux député·es leurs questionnements et problématiques : le rythme scolaire, la laïcité, la précarité menstruelle, l’addiction, etc. Questions auxquelles les élu·es ont tenté d’apporter des éléments de réponses. Et Hendrik Davi de conclure : « Il faut que vous vous disiez que la politique vous appartient. » Entre deux rencontres, les jeunes profitent de cette visite parisienne pour découvrir l’Assemblée nationale mais également participer aux traditionnelles questions au gouvernement, pour ainsi vivre et découvrir de l’intérieur les instances où se déploie les lois en France ! Prochaine étape de ce projet ambitieux : une présentation de ce dernier et du livret devant la famille et les ami·es des adolescent·es, leur permettant ainsi de valoriser tout le travail mené, dont ils et elles peuvent être très fier·es tant ce dernier est abouti et riche.

Mon immeuble, c’est les rires et les souvenirs. Mon immeuble, c’est les magasins et les clients mécontents. Mon immeuble, c’est les pleurs et les douleurs. Mon immeuble, c’est l’enfance et la préadolescence. Mon immeuble, c’est la joie et ma vie.

Lilya, 14 ans, revient sur le projet

Pourquoi as-tu décidé de participer à ce projet et comment en as-tu entendu parler ?
Comme je vais régulièrement dans mon centre social, mon animateur m’en a parlé. La politique m’intéresse donc je me suis dit que ce serait l’occasion d’en apprendre plus et de mieux comprendre le monde.

Pour toi, c’était quoi le moment marquant de ce projet ?
Le moment marquant pour moi c’était à l’Assemblée nationale lorsque j’ai vu les député·es débattre entre eux, j’ai trouvé cela passionnant. J’ai également beaucoup apprécié la visite du Camp des milles, ca m’a permis de comprendre la gravité et qu’il ne fallait pas oublier cela. Ce qui m’a aussi beaucoup marqué, c’est lorsque l’on m’a demandé d’enlever le voile au Sénat, pour faire preuve de neutralité. Le voile est comme une partie de moi et je ne veux pas l’enlever : même si la politique m’intéresse, j’ai peur d’être discriminée dans ce domaine.

Qu’est-ce que tu as le plus aimé dans ce projet ?
Même si au début je n’étais pas très partante, j’ai vraiment beaucoup aimé la création du livret que l’on a pu présenter auprès de certains députés. Ce livret est l’une de mes fiertés. J’ai fait des super rencontres aussi, j’ai pu rencontrer des personnes en or. Les animateurs étaient vraiment à l’écoute.


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