Article issu du site de l’Union des centres sociaux des Bouches du Rhône, à retrouver ici
Dans la grande salle du centre social Del Rio (Marseille 15e ardt), ils sont une vingtaine autour des tables couvertes de nappes blanches, dans une ambiance un peu solennelle. Les habitants sont venus partager un repas avec Claire Hédon, défenseure des droits, qui a choisi de les rencontrer lors de sa venue à Marseille, le 24 février dernier.
Les discussions prennent un ton libre et naturel, l’écoute est attentive. Les sujets abordés sont sérieux parfois graves.
Chacun·e a choisi et travaillé les questions à présenter à la défenseure des droits. Des collégiens et lycéens parlent de leur difficulté à trouver des stages, des représentantes de parents d’élèves racontent l’état des écoles du quartier, le manque d’enseignants remplaçants, les situations de tensions face aux manques de moyens, des habitants dénoncent les critères d’attribution des logements, la mobilité au sein du parc social, la maintenance des ascenseurs d’une tour de 17 étages, des habitants membres du CA du centre social évoquent le délaissement du quartier. Le président de l’association L’Encre bleue, expose les effets de la dématérialisation des démarches administratives.
Autant de témoignages qui provoquent de l’inquiétude, de l’indignation. Chacun·e pousse un cri du cœur empreint de détresse parfois, lance un appel à l’aide. Demande que les droits soient appliqués. « On a l’impression que les institutions ne nous entendent pas et ça fait beaucoup de dégâts au sein des familles. »
Claire Hédon répond à chaque question : « je vais réalerter là-dessus…, je suis très heureuse de voir des habitants se mobiliser ». Elle remercie pour ces échanges et parle de dignité. « Ce qu’on vous fait vivre est d’une violence incroyable, je prends note, je vous propose un suivi après notre rencontre. Sur certaines questions, nos moyens d’action sont limités et je ne veux pas vous faire de fausses promesses. D’où je viens, j’ai une attention pour ceux qui sont les plus éloignés du droit. J’ai besoin de vous rencontrer, vous me donnez de la force. »