Le 27 mars dernier, plusieurs représentant·es des fédérations et de la commission culture nationale se sont donné·es rendez-vous au Ministère de la Culture et à la Comédie-Française. L’objectif de cette journée inédite ? Évoquer la place toute particulière des centres sociaux et socioculturels ainsi que des EVS en tant qu’acteurs de la culture. L’occasion également de faire un état des lieux des démarches socio-culturelles au sein des différents territoires, les attentes et les enjeux mais aussi de construire une vision politique de réseau.
Première étape de la journée : le Ministère de la Culture
Pour bien comprendre l’enjeu de cette journée, il faut remonter quelques mois en arrière : le jeudi 16 mai 2024, une charte d’engagement réciproque éducation populaire – culture a été signée. Cette dernière vise à porter la volonté partagée de faire rayonner des actions artistiques et culturelles collectives, inclusives et accessibles, au plus près des territoires de vie. Suite à cette dernière, des postes FONJEP ont notamment été créés dans les différentes régions, ainsi que des représentant·es stratégiques désignés pour notre réseau permettant de faire le lien avec les DRAC (les Directions régionales des affaires culturelles). Cette journée est donc l’occasion de réunir l’ensemble des acteur·ices qui œuvrent au quotidien en faveur de la culture au sein des centres sociaux et des territoires et ainsi de mettre en mouvement une synergie de travail fertile. Avant de s’atteler à ces différentes tâches, Noël Corbin, délégué général de la Ministre, propose un mot d’ouverture, permettant de rappeler l’attachement du Ministère de la Culture aux centres sociaux et de leur importance en tant qu’acteurs de proximité, notamment dans le déploiement de la démocratie culturelle. Car les centres sociaux sont de réels lieux de ressources artistiques et culturels, à la fois en termes de pratique mais également d’accès aux œuvres.
À la Comédie-Française, « Simul et Singulis »
Après cette belle entrée en matière, il est temps pour la petite troupe de se rendre dans un lieu de culture emblématique, se trouvant à deux pas du Ministère : la Comédie-Française. Pour cela, c’est le service des relations avec les publics – qui œuvre au quotidien à plus d’inclusivité et d’accessibilité – qui propose une visite des lieux. En effet, ce haut lieu de théâtre apporte une grande attention à être ouvert à toutes et tous, que ce soit le public généralement éloigné ou empêché de la culture, mais également le public en situation de handicap (le théâtre propose notamment des lunettes connectées à destination des personnes sourd·es et malentendant·es qui permettent un surtitrage en français, français adapté, anglais et langue des
signes). Après avoir parcouru ce lieu d’histoire où trônent de nombreuses sculptures de grands dramaturges – et notamment Molière, qui règne en maître – rendez-vous dans une salle fastueuse. L’occasion d’évoquer ensemble les actions mises en place par le service des publics de la Comédie-Française, de faire un tour de table des régions pour en apprendre plus sur le travail mené en direction de la culture, mais également d’évoquer de futures collaborations entre les centres sociaux et fédérations et la Comédie-Française. En clôture de cette visite, la médiatrice fait part de la devise de la Comédie-Française « Simul et Singulis », soit « Être ensemble et être soi-même », une devise qui résonne tout particulièrement avec les idées qui sont défendues au sein des centres sociaux !
Une après-midi studieuse faites de réflexions fertiles
Après cette immersion dans la Comédie-Française, il est temps de se mettre au travail et de mettre en branle le chantier autour de la culture. Répartie en plusieurs groupes sur des ateliers ayant pour thématique la démocratisation et la démocratie culturelle, la culture comme transversalité dans les projets sociaux – avec au cœur la question de notre légitimité dans le champ culturel, question éminemment présente dans les échanges – mais également la coopération locale et nationale autour de ce chantier. Les discussions s’enclenchent rapidement, les échanges sont fluides et riches : la question de la particularité et des spécificités des territoires, la manière de percevoir et de définir la culture, la thématique des droits culturels, la nécessité de former les acteurs du réseau sur cette question, mais également la culture comme levier du développement du pouvoir d’agir et le portage politique sont autant de thématiques abordées. La journée se clôture par la restitution des ateliers, et, thématique de la culture oblige, certaines sont particulièrement artistiques et originales ! Une journée grisante qui offre de nombreuses perspectives pour la suite et qui met en exergue l’envie commune de faire des centres sociaux des lieux de culture à part entière.