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« Il y a eu une cassure quelque part… » : retour sur la journée de présentation du rapport biennal

Samedi 12 janvier 2019, une centaine d’habitant.e.s de quartiers populaires se sont rendu.e.s au Palais de la Femme, à Paris. Ils et elles sont venu.e.s de toute la France – de Sedan à Marseille, d’Angers à Bavans – accompagné.e.s des équipes des centres sociaux pour participer et contribuer à la journée de présentation du 4ème rapport biennal.

 Cette publication sur l’état des quartiers, construite à partir de leur parole, a été réalisée par la Fédération des Centres sociaux et socioculturels de France et l’association Question de Ville. Elle est le résultat d’une démarche qui vise, depuis 7 ans, à favoriser le dialogue entre habitants, professionnels et élus. Elle est surtout une occasion (trop) rare de pouvoir bénéficier du regard et de l’expertise des premiers concernés : les habitants de ces quartiers ! 

« Avec ce rapport on sent qu’aujourd’hui vous avez exprimé un cri d’alarme qui mérite d’être entendu, » les paroles de Francisco Garcia-Canello, administrateur de la FCSF ouvrent la journée. Et ce jour-là, c’est pour ça qu’ils et elles sont venu.e.s en nombre : faire entendre leurs voix, échanger sur les situations sur leurs territoires, interpeller les pouvoirs publics, analyser et construire des pistes de solutions.

Après un premier temps d’interconnaissance, Catherine Foret,  sociologue et « plume » du rapport biennal, présente les principaux éléments ressortant du rapport. D’abord, le « traumatisme des démolitions, » la rénovation urbaine est vécue comme quelque chose de brutal « on ne reconnaît plus notre quartier, » expriment certains. Et bien souvent, cette « cassure » est due au fait que les habitant.e.s se sont senti.e.s « piégé.e.s » car rares sont ceux qui ont été impliqué.e.s dans les plans de rénovation urbaine. Dans ces quartiers, les parents sont également inquiets pour leurs enfants, face à une jeunesse désemparée, des violences qui s’accroissent, et un environnement où ils ne se sentent pas en sécurité. Parmi les leviers, les habitant.e.s ont identifié d’une voix commune l’importance de l’humain, des rencontres, du lien social… et du soutien de la mairie.

CONSTRUIRE COLLECTIVEMENT

Pour construire les interventions de l’après-midi, les participant.e.s ont travaillé collectivement en ateliers afin de produire des interpellations et des propositions communes  à partir des éléments forts dont ils ont témoigné dans le rapport. Car la deuxième partie de la journée s’est déroulée en présence de Julien Denormandie, ministre chargé de la ville et du logement et de Patrick Braouezec, vice-président du conseil national des villes et président de Plaine commune.

Les associations, le soutien aux initiatives habitantes, l’accès au logement social, l’urbain, l’humain, l’éducation… A tour de rôle, les rapporteurs montent sur scène, aux côtés des élus, pour faire remonter ce qui s’est travaillé collectivement le matin. Là encore, les habitant.e.s témoignent n’être pas pris.e.s en compte, dénoncent l’illusion de la participation aux projets de rénovation urbaine, le manque d’écoute des jeunes, les problèmes de discriminations…

Cette fois, c’est au tour de Julien Denormandie et Patrick Braouezec de poser une question à la salle. Le ministre de la ville s’interroge sur la manière de travailler avec les habitant.e.s et associations de terrain pour renouveler l’engagement. Parmi les annonces fortes, Julien Denormandie a déclaré une généralisation des contrats pluriannuels pour les associations. L’annonce officielle devrait avoir lieu le 28 janvier. Le vice-président du conseil national des villes demande aux participant.e.s quels dossiers ils.elles aimeraient que le CNV mène dans les prochains mois. Pour répondre, ça se bouscule au micro ! Un statut pour les bénévoles afin que leur parole soit prise en compte auprès des institutions, des moyens financiers, mettre le point sur l’éducation, que les habitant.e.s des quartiers puissent travailler conjointement avec le gouvernement, des formations plus adaptées, lutter contre l’existence même des quartiers… Voici un florilège prometteur de propositions pour améliorer la vie dans les quartiers !

En guise de conclusion, Marie-Hélène Bacqué, sociologue et urbaniste, rappelle que les politiques publiques sont souvent très uniformes et ne savent pas s’adapter à la diversité des contextes. Malgré le manque de perspectives d’avenir, elle note la vitalité, la capacité d’expertise et la mobilisation dans ces quartiers. Une étape essentielle pour faire bouger les choses…

Pour revivre la journée :

Dans la presse:

 

  • Un petit document de synthèse du rapport biennal est à télécharger ici.
  • Pour commander le rapport biennal, cliquez ici 
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