Aujourd’hui, la société française fait face à de nombreux défis. Les centres sociaux sont confrontés à & concernés par ces grands enjeux liés à l’écologie, à la démocratie, à la justice sociale. Ces phénomènes, déstabilisants, viennent impacter la vision du monde de demain que l’on veut construire. Face à ces grands défis, il est temps d’inventer de nouvelles coopérations. Voici un édito écrit par Claudie Miller, présidente de la FCSF.
Il est difficile de dire que tout va mal, que la société va mal, que le monde va mal, parce que nous sommes tous les jours témoins d’incroyables solidarités, de découvertes qui sauvent, d’engagements des personnes et des peuples qui sont pleins d’espoir.
Cependant la France d’aujourd’hui est fracturée.
Il y a les déçus, les découragés, les opposants constructifs ou systématiques,
Il y a ceux qui s’en sortent et ceux qui ne se sentent pas concernés,
Il y a ceux des rond point, ceux des quartiers, ceux des campagnes et ceux des villes,
Il y a des retraités et des jeunes, des hommes et des femmes….
Un foisonnement de point de vue, d’expressions, de revendications qui pourrait laisser perplexe si l’urgence et l’importance des sujets ne demandaient pas que tous et toutes se rassemblent dans une perspective commune de société plus égalitaire. Les défis écologiques, démocratiques, économiques auxquels on doit faire face sont immenses. Pauvreté, discriminations, non accès à des droits fondamentaux ne peuvent que nous indigner et nous poussent à agir. C’est pourquoi la FCSF a décidé de signer l’appel à un pacte écologique et social regroupant les propositions de nombreuses associations mobilisées par Laurent Berger et Nicolas Hulot (CFDT et Fondation pour la Nature et l’Homme). Nous souhaitons ainsi contribuer à apporter les expériences et les acquis que les centres sociaux développent depuis 2013 autour du pouvoir d’agir et bien avant sur la place des habitants dans les projets et les politiques publiques qui les concernent. Comme beaucoup, nous avons été bousculés par les formes nouvelles de revendications et nous devons en tirer de quoi améliorer nos pratiques. Le besoin de débat semble tel qu’il nous faut encore plus et plus vite ouvrir des espaces et des lieux d’expression, de dialogue, de confrontation des idées, de réflexion collective. Alors que nous revendiquons l’ouverture à tous et toutes, inconditionnelle, nous devons faire en sorte qu’elle soit réelle, intergénérationnelle, interculturelle. Notre challenge est que les différentes « classes sociales » s’y croisent, s’y rencontrent et élaborent ensemble du commun à travers le débat mais aussi par l’action partagée et la convivialité.
Parce qu’elles sont nos partenaires, nous avons choisi d’ouvrir encore plus le dialogue avec les collectivités, l’état et les différentes administrations. Nous le voyons bien, il est fini le temps où chacun pouvait penser détenir la solution. Les coopérations sont devenues la solution enviable, possible, nécessaire.
L’enjeu est de répondre ensemble aux aspirations exprimées par tous et toutes de moins d’injustices sociales et territoriales et d’une plus grande reconnaissance de ce que chacun peut apporter à la société dans laquelle nous vivons pour la transformer et inventer un monde où nous vivrons demain plus solidaires les uns des autres.
Claudie Miller, présidente de la Fédération des Centres sociaux et Socioculturels de France