Cet article est extrait du C’est Possible ! n° 15 « centres sociaux, au coeur de la vie locale. » Retrouvez le en intégralité ici: https://www.centres-sociaux.fr/ressources/magazine-cest-possible-n15-centres-sociaux-au-coeur-de-la-vie-locale-mars-mai-2020/
Comment centres sociaux et collectivités territoriales collaborent pour fournir aux habitants des services adaptés à leurs besoins ? Si la réponse varie selon les territoires, une dynamique commune se fait jour impactant profondément la vie locale. Zoom sur le centre social municipal de La-Côte-Saint-André (38) qui travaille main dans la main avec les pouvoirs publics et leurs bénéficiaires.
Quand le centre social Les sources situé à La-Côte-Saint-André (38) voit le jour il y a vingt ans, c’est sur l’impulsion de la mairie qui souhaite mieux appréhender les besoins de la jeunesse au travers cette structure de proximité. Adjoint au maire de l’époque, Joël Gullon, devenu premier édile, se rappelle : « On voulait faire évoluer le centre social en association pour marquer son indépendance par rapport à la mairie, mais on n’a pas eu besoin de le faire. C’est un outil pour les habitants et animé par eux. La forme juridique disparaît au quotidien », ajoute le maire. Un constat rendu possible par des années de travail collectif. Tout d’abord, en 2011, un comité d’habitants est créé à la demande de la CAF. « Le centre social bénéficiait d’une bonne implication des habitants dans la vie du centre social et au moment du renouvellement du projet social, c’était important de valoriser cette participation via la création d’une instance de concertation », explique la directrice Stéphanie Moussougan.
Dix usagers et bénévoles constituent le premier comité d’habitants mais rapidement le nombre diminue. Un noyau dur de cinq personnes fait vivre le groupe… un groupe ouvert qui peine pourtant à recruter de nouvelles personnes. Un travail en soi que l’équipe a pris à bras le corps. Un règlement intérieur est ainsi rédigé par les salariés et les bénévoles du centre social afin de préciser les objectifs, le fonctionnement du comité et l’importance de la représentativité des activités et des personnes qui y participent (usagers et bénévoles), etc. « En 2019, quand le projet social a dû être renouvelé, on était prêt à accueillir de nouvelles personnes qui ont participé à son écriture ; c’est important car le comité, qui compte désormais sept personnes, c’est le garde-fou du projet social, le garant du sens de nos actions », précise Stéphanie Moussougan, qui souhaite poursuivre cette démarche d’ouverture à des publics variés. Bref, le comité d’habitants a su trouver sa place dans un maillage local complexe et l’impact sur la gestion de la ville est palpable. « Le travail conjoint entre habitants, centre social et municipalité génère de la démocratie participative : les habitants ont été associés à la réflexion sur le devenir d’un jardin, le centre social a porté l’organisation d’une fête populaire en lien avec le peintre Jongkind qui a vécu à La-Côte-Saint-André, donnant envie aux bénévoles d’intégrer davantage la culture dans le projet social, etc. », commente le maire. Et Stéphanie Moussougan de conclure : « Notre travail sur le règlement intérieur a sécurisé les élus sur le fait que le comité d’habitants n’était pas un lieu de contre-pouvoir politique, mais un outil permettant de mener des actions en cohérence avec les besoins des habitants, eux-mêmes rassurés sur leur rôle et leur place au sein du centre social. Le tout est un jeu d’équilibre subtil entre la commande municipale et la demande des habitants ».