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Banquets Citoyens : une démarche aux multiples enjeux, pour les centres sociaux ainsi que pour les fédérations

David Denis, délégué de la Fédération des centres sociaux de la Charente et Isabelle Godillon, administratrice bénévole, nous apportent  leur éclairage quant à la nécessité de perpétuer cette démarche ainsi que la recette d’un Banquet Citoyen réussi !

Pouvez-vous nous raconter le début des Banquets Citoyens au sein de votre fédération et l’origine de la motion que vous aviez proposée l’an passé à l’AG de la FCSF ?

Les Banquets Citoyens ont débuté lors de la campagne nationale, c’est-à-dire en 2022. Nous avons eu envie de continuer cette expérience. Autour de thématiques comme ce que le quartier peut apporter aux citoyen·nes, le vieillissement ou encore la vie en milieu rural, nous avons notamment organisé un Banquet Citoyen au sein d’une grande foire, pour réunir et toucher un maximum de personnes. D’une manière générale, le public a vraiment bien adhéré et cela a été un très bon moyen de se faire connaître. Après une période difficile comme le covid où l’aller-vers était très réduit voire inexistant, cela a été une belle opportunité de réinjecter du débat et de montrer qu’il était possible d’échanger, même lorsque l’on partage des opinions différentes ! C’était également un moyen de se réapproprier l’espace public et ce de manière conviviale.

Parce que la démarche des Banquets Citoyens s’inscrit dans la dynamique du aller-vers, il nous a semblé important de porter cette motion pour réitérer l’expérience, d’autant plus que cela est facilement appropriable par les centres sociaux. En effet, les Banquets Citoyens sont des espaces de dialogue précieux où il est possible de recueillir la parole des habitant·es mais aussi de débattre sur la place des centres sociaux et EVS. Ce qui peut être un très bon point de départ pour débuter son contrat de projet par exemple !

A votre sens, quels sont les apports des Banquets Citoyens au niveau de votre fédération ?

Cette démarche est un moyen formidable de présenter concrètement ce que la fédération locale mais aussi nationale peuvent créer en commun, tout en réaffirmant une identité commune. Cela permet d’avoir une réelle force collective et également d’accroître sa visibilité. Avec la démarche des Banquets Citoyens, on répond à une double problématique : à la fois communiquer sur ce que sont les centres sociaux, leur identité et ADN, tout en démontrant notre expertise à nos partenaires. De plus, nous réaffirmons et replaçons au cœur de la société la nécessité de débattre, ce qui peut parfois faire peur, mais qui est absolument indispensable, notamment dans un contexte d’élection électorale.

Du côté de notre Fédération, la Charente étant un territoire assez vieillissant, nous souhaitons montrer que la jeunesse peut s’exprimer et que l’intergénérationnel génère beaucoup de richesses. De plus, nous avons remarqué une très grande mixité sociale dans ces banquets. Pour prendre un exemple concret, les centres ayant un accueil spécifique des voyageur·euses ont été très actifs. C’est un public qui subit beaucoup de stigmatisation, et dans ce cadre-là, les banquets ont été un très bon moyen de lutter contre les stéréotypes.

Comment envisagez-vous la suite de la démarche Banquets Citoyens ?

Cette année, nous lançons une nouvelle campagne, qui a pour thématiques l’environnement, la place des femmes, la jeunesse ainsi que le vivre ensemble. Chaque centre social participant garde le choix sur la thématique, en fonction du contexte local. Nous nous posons actuellement la question de la capitalisation de la matière recueillie lors de ces Banquets. Comment faire pour faire remonter les choses entendues ? Comment analyse-t-on cela ? Nous nous demandons également si les Banquets Citoyens et les choses qui en ressortent pourraient être inclus dans la phase d’écriture du projet social. Enfin, nous souhaiterions également identifier des citoyenn·es sur lesquels s’appuyer pour renouveler nos gouvernances, ou encore rencontrer des nouveaux partenaires de proximité.

Le public a vraiment bien adhéré et cela a été un très bon moyen de se faire connaître. Après une période difficile comme le covid où l’aller-vers était très réduit voire inexistant, cela a été une belle opportunité de réinjecter du débat et de montrer qu’il était possible d’échanger, même lorsque l’on partage des opinions différentes ! C’était également un moyen de se réapproprier l’espace public et ce de manière conviviale.

Que mettez-vous en place pour appuyer cette démarche au sein des centres sociaux ?

Côté Fédération, nous veillons toujours à évoquer les Banquets Citoyens lors des temps de rencontre pour sensibiliser les centres sociaux et les espaces de vie sociale. De plus, nous sommes en renfort logistique, ce qui passe notamment par de la mutualisation d’outils ou de matériels. D’un point de vue très pratique, il faut également veiller à ce que les Banquets ne se déroulent pas en même temps. Enfin, d’une manière plus globale, la Fédération porte des dynamiques locales et une sorte de fil rouge entre les différents Banquets Citoyens, pour ainsi créer du commun et du collectif.

A votre sens, quelle est la recette idéale pour un Banquet Citoyen réussi ?

Les deux points qui nous semblent essentiels sont d’une part la convivialité, et de l’autre, être en extérieur, sur l’espace public. Il est très important d’accorder une grande réflexion au lieu sélectionné, pour que ce dernier soit ouvert et qu’il puisse attirer de nouvelles personnes. Enfin, la formation des acteur·ices du banquet (bénévoles et salarié·es) est aussi cruciale, notamment dans le but d’adapter la posture pour aller vers et ainsi redécouvrir les concepts de la pédagogie sociale. De notre côté, nous avons formé une trentaine d’acteur·ices, qui disposent désormais d’une réelle expertise, ce qui est une vraie plus-value !

Quels conseils donneriez-vous à une Fédération ou une Union qui souhaiterait se lancer dans les Banquets Citoyens ?

Ce qui est absolument essentiel, c’est de prendre le risque d’aller dans l’espace public pour se confronter à l’imprévu et aller à la rencontre de nouveaux publics. C’est une manière de changer de posture et d’affronter l’inconnu. Même si cela nécessite d’avoir des personnes formées à l’aller-vers, être en extérieur est toujours d’une grande richesse. De plus, il est très important d’identifier le lieu le plus adéquat qui permettra de toucher un maximum de passant·es, de curieux·ses, etc. Le choix du sujet est également fondamental : il faut veiller à avoir une ou des thématiques qui sont au plus près des préoccupations des habitant·es. Pour donner un exemple très inspirant, l’EVS ALPR de Rouillac propose des temps d’échanges via un homme ou une femme « sandwich » lors d’événements culturels, qui se promène et échange avec les gens en direct. Ces moments sont des sortes de mini Banquets Citoyens, qui permettent ainsi d’aller à la rencontre d’un public nouveau. Chacun.e peut donc imaginer la forme qu’il souhaite pour son Banquet Citoyen !

Avec la démarche des Banquets Citoyens, on répond à une double problématique : à la fois communiquer sur ce que sont les centres sociaux, leur identité et ADN, tout en démontrant notre expertise à nos partenaires. De plus, nous réaffirmons et replaçons au cœur de la société la nécessité de débattre, ce qui peut parfois faire peur, mais qui est absolument indispensable, notamment dans un contexte d’élection électorale.

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