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Mieux comprendre la pauvreté, avec les premier.e.s concerné.e.s

 

Une étude internationale sur les dimensions cachées de la pauvreté vient de paraître. Durant trois ans, des chercheurs, des professionnels de l’action sociale et des personnes en situation de précarité ont travaillé ensemble dans six pays. L’objectif : mettre au point de nouveaux instruments pour mesurer la grande pauvreté. Bafodé Diaby, animateur au centre social des 3 cités à Poitiers, est membre de l’équipe de recherche France.

 Comment est née cette étude et comment avez-vous travaillé ?

Cette étude a été initiée par ATD Quart Monde et l’université d’Oxford. Le premier objectif de développement durable , posé par les Nations Unies, consiste à éradiquer la pauvreté. Les recherches menées jusque-là ne sont pas allées aussi loin car les chercheurs ne s’entouraient pas des premier.e.s concerné.e.s : les personnes en situation de pauvreté.

C’est une démarche scientifique qui a été menée, entre 2017 et 2019, dans six pays : au Bangladesh, en Bolivie, en Tanzanie, en France, au Royaume-Uni et aux États-Unis. Nous avons utilisé la méthode du croisement des savoirs : toutes les équipes nationales étaient constituées de praticiens – dont des travailleurs sociaux, de chercheurs de différents domaines et de personnes vivant l’expérience de la pauvreté. En tout, plus de 1000 personnes ont contribué dont plus de la moitié est en situation de pauvreté.

Que révèlent les premières conclusions de l’étude ?

On est parti sur une base de compréhension de la pauvreté. L’étude montre que la pauvreté est multidimensionnelle et que toutes ces dimensions sont liées entre elles. Et ces dimensions ne sont pas hiérarchisables. On ne peut en prendre qu’une et négliger les autres : pour prétendre combattre la pauvreté il faut travailler sur l’ensemble.

Le cœur des travaux aborde trois dimensions majeures : les privations,l’impact sur les dynamiques relationnelles  et la dépossession du pouvoir d’agir. Le cœur de tout ce système c’est la dépendance aux institutions et aux personnes tierces. Et l’étude souligne que la pauvreté n’est pas que matérielle, ce qui n’est jamais apparu dans d’autres rapports. C’est aussi l’isolement, l’humiliation, la honte, la peur…qui font le poids de la pauvreté, pas uniquement le manque d’argent.

Comment les centres sociaux contribuent-ils à lutter contre la pauvreté ?

Les centres sociaux sont des structures de quartier, pour tou.te.s et au plus près des habitant.e.s. Les centres sociaux rencontrent tout type de personnes et c’est là leur force. Ils sont dans de l’accompagnent collectif. C’est d’ailleurs ce qui fait notre plus-value aussi dans cette recherche et nous rend complémentaires aux autres structures telles que le secours catholique qui sont plus dans l’accompagnement individuel. L’étude montre que les personnes en situation de pauvreté ressentent une perte de contrôle sur leur vie, les centres sociaux travaillent justement notamment sur le développement du pouvoir d’agir des personnes.

Ce rapport présente les résultats d’une recherche qui a pour objectif d’affiner la compréhension et la mesure de la pauvreté en faisant travailler ensemble des personnes en situation de pauvreté, des professionnels et des universitaires. Cette recherche a impliqué des équipes au Bangladesh, en Bolivie, en France, en Tanzanie, au Royaume-Uni et aux États-Unis.L’étude nationale sortira prochainement.

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