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Erasmus + Londres : « Ce type de voyage ouvre d’autres possibles »

Interview de Jacques Pineau, président de la FIGO (Fédération Interdépartementale Garonne Occitannie), qui a participé au stage d’observation FAB’US à Londres organisé par Locality fin septembre. 

Pouvez-vous présenter votre parcours ?

Je suis un ancien professionnel du travail social. Après la retraite, je me suis investi localement dans le Tarn et j’ai participé à la création d’un centre social. Ensuite, comme il n’y avait pas de fédération en Midi Pyrénées, j’ai contribué à la création de la FIGO (Fédération Interdépartementale Garonne Occitannie) dont je suis devenu président.

Pourquoi avez-vous décidé de participer à ce séjour ?

C’est la première fois que je participe au programme de mobilité d’Erasmus. J’avais déjà participé à des échanges internationaux dans le cadre professionnel mais là c’était plus concret. On a rencontré différents centres sociaux et réellement découvert les différentes façons de faire. On a touché du doigt les réalités des centres et de  certains quartiers. Ce programme de mobilité permet de « se frotter la cervelle à d’autres cervelles. »  On est un peu enfermé dans des systèmes locaux, institutionnels. Ce type de voyage ouvre d’autres possibles.

Jacques Pineau à Londres

 

Qu’estce qui vous a le plus marqué ?

Je suis moi-même parti avec quelques a priori et nos modèles nationaux en tête. J’ai été surpris par les écarts entre les centres sociaux anglais et les centres sociaux français. Ce qui m’a le plus étonné c’est leur indépendance économique. L’argent de l’Etat et des collectivités locales représente entre 2 et 20% de leur budget total. Le reste, c’est de l’économie de proximité qu’ils créent eux-mêmes. Tous les centres ont un double statut là-bas : SARL et association caritative. Ils saisissent toutes les opportunités qui se présentent : ils travaillent en réseau, avec les entreprises notamment. En France, la solidarité est quasiment instituée par l’Etat alors qu’en Angleterre, elle s’organise dans la proximité. Par exemple, le Blackfriars settlement a passé une convention avec l’école de formation d’ostéopathie et de kinésithérapie. Deux fois par semaine, le centre propose des consultations gratuites pour les plus de 50 ans. Le midi, notre repas a été servi par des salariés d’une entreprise locale. Nous avons aussi visité Coin Street Community, un quartier avec notamment des logements sociaux et une tour où se trouve une entreprise dont le centre est en partie propriétaire. Cela leur permet de faire vivre tout le système social du quartier. Le lien économique et local est très fort. J’envie leur indépendance, leur réactivité et créativité lié au territoire sur lequel ils sont. Ils utilisent la technique « robin des bois » : ils font payer les riches pour redonner aux pauvres.

J’étais aussi très centré sur le pouvoir d’agir des habitants. Il est présent mais de façon très pragmatique : il cherche à valoriser les capacités des habitants pour agir dans la collectivité.

En tant que président, qu’est-ce que ce programme vous a apporté ?

Nous voudrions que notre fédération fonctionne sur des bases économiques un peu différentes. La cotisation pourrait ne plus être forcément en argent mais pourquoi pas en temps. Peut-être que je vais m’inspirer du modèle économique anglo-saxon. En termes de formation, ils ont un système d’essaimage d’acteurs très intéressant. Ça fonctionne de manière cyclique : une personne qui a été formée va former à son tour. Nous aimerions développer les formations-actions à destination des bénévoles pour développer les compétences et valoriser les capacités à agir localement.

En tout cas, ce séjour a été très bien organisé par Locality et c’était très intéressant de voir la diversité des territoires de vie !


Retrouvez le blog  http://fabus.centres-sociaux.fr/

et ci-dessous le film du programme FAB’US:

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