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La crise vue par nos partenaires européens

En mars 2020, juste avant que la pandémie mondiale vienne bousculer nos vies, nous arrivions à mi-chemin des 3 programmes européens coordonnés par la FCSF et auxquels contribuent plusieurs fédérations locales : Fabus (programme de mobilité à destination des salariés et bénévoles des centres sociaux), Findyourself (programme de coopération internationale à destination des jeunes engagés et professionnels jeunesse), et Together we can do it (programme de coopération internationale à destination des salariés et bénévoles).

Cette pause imposée dans nos actions n’a pas été forcément synonyme d’arrêt de toute activité. On l’a vu, notre réseau s’est mobilisé et engagé autour d’actions solidaires. Nous sommes aujourd’hui en train de mesurer les impacts de la pandémie et du confinement sur nos actions, nos façons d’agir et d’être ensemble. Nous nous questionnons sur nos attentes et nos envies pour les mois et années à venir. Qu’en est-il de nos voisins européens ? Profitons-en pour partager les préoccupations, les constats et les réactions de 4 des structures d’éducation populaire partenaires sur ces programmes.

belgique - Peuple et culture

École des solidarités Liège
Ecole des solidarités Liège

Les mesures prises dans notre pays ne sont pas très différentes des directives prises par de nombreux pays. Comme partout, elles ont paralysé la Belgique sur le plan culturel, social, économique et politique : dès le 18 mars midi, le confinement de la population a été rendu obligatoire, le télétravail est devenu la norme, les commerces non essentiels ont été fermés ainsi que les écoles, les administrations publiques, les crèches, les associations mais aussi les consultations des médecins généralistes et spécialistes.

La crise sanitaire a révélé un certain nombre de manquements graves et d’aberrations renforçant l’image d’un gouvernement inapte à faire face rapidement à l’évolution de la pandémie (« affaire » de l’approvisionnement en masques, en médicaments, en tests, situation critique des maisons de repos, communication souvent contradictoire, mesures incohérentes…), plus soucieux de la relance économique que de la sécurité ou du bien-être de ses citoyen.nes, du respect de certaines libertés constitutionnelles fondamentales, (limitation des déplacements, Tracking,…) ou encore de l’organisation de la solidarité « abandonnée » aux pouvoirs locaux,  aux associations ou aux individus.

Les populations les plus touchées sont aussi les plus fragiles, les plus précarisées face à la crise : personnes sans-abris, migrant.e.s, personnes âgées isolées, à l’hôpital ou en maison de repos.

 Inégalité des conditions de travail, selon la précarité des emplois

 Inégalités entre les hommes et les femmes durant le confinement. (Augmentation du travail domestique, soins aux enfants, violences conjugales)

Notre financement public repose notamment sur une évaluation quantitative (heures d’activités et nombre de participant.e.s) dont les modalités sont fixées par la loi. Nous sommes inquiets pour notre avenir et nos ressources financières en 2021.

Aux activités en présentiel, il faudra nécessairement adjoindre dans les prochains mois un volet « virtuel » indispensable : visioconférences, formations en ligne ( ?), …, ce qui risque de changer aussi en profondeur nos pratiques professionnelles en touchant au cœur même de nos missions qui impliquent le développement de l’action associative, la mise en place de projets aboutissant à des revendications portées dans l’espace public, l’exercice collectif de la citoyenneté,…

Notre travail ne nous a jamais semblé aussi indispensable (et aussi difficile à exercer) qu’aujourd’hui sans doute aussi et surtout en raison des limitations et contraintes qui pèsent sur les droits des citoyens, l’absence de prise en charge de la solidarité par les pouvoirs publics, la sécurité sociale mise à rude épreuve et les inégalités sociales grandissantes que la crise sanitaire révèlent.

Fabrication de masques par des associations, des particuliers et, à Liège, par un collectif de femmes sans papier visant à pallier les manques dans les maisons de repos, pour les soignants à domicile, les agents des services publics (facteurs, éboueurs…)

Initiatives de soutien alimentaire et sanitaire pour les sans-abris et les personnes migrantes, distributions de courses aux personnes isolées…

Concerts improvisés au balcon, fresques éphémères dans l’espace public…

Découvrez l’action « Critical Masques », pour exprimer ses prises de position malgré le port du masque obligatoire.

Une Europe qui :

Refinance et assure la pérennité des services publics, de la sécurité sociale et des fonctions collectives vitales (santé, social, enseignement, culture)

Réponde enfin par des mesures concrètes à l’urgence climatique

Assure le respect de la démocratie et des libertés fondamentales, des droits civils et politiques, sociaux, économiques, culturels et environnementaux par tous les états membres sans exception.

Renoue avec les valeurs fondatrices de son projet, à savoir la coopération et la solidarité et sanctionne les gouvernements des Etats qui ne respectent pas la charte européenne.

Consacre dans ses instances la participation citoyenne

Développe un vrai programme politique, social et culturel

Protège les minorités

Définisse le cadre d’une véritable politique migratoire et régularise tous les sans papiers

Assure la libre circulation de tous les citoyens sur son territoire

Permette au Parlement européen de bénéficier de l’initiative législative

Harmonise la fiscalité des états pour mettre fin à la concurrence entre les pays

Revoit les règles autoritaires imposées par le pacte de stabilité et de croissance

Limite juridiquement le pouvoir d’influence des lobbies

Annule la dette de tous les états européens

Découvrez ici l’intégralité des réponses, écrites collectivement par Peuple et Culture.

Hongrie - ELEFTA

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Szabolcs Koppányi

Durant la pandémie, le gouvernement est devenu totalement antidémocratique. Les personnes âgées étaient les plus surveillées : par exemple, entre 9h et 12h, elles étaient les seules à pouvoir se rendre dans les commerces, pharmacies et épiceries. Les événements et les activités étaient interdits. On ne pouvait sortir de chez soi sans une bonne raison, mais se rendre chez le coiffeur était considéré comme un motif valable ! La gestion par le gouvernement a donc été chaotique, mais comme la pandémie n’a pas tellement affecté le pays, le gouvernement a estimé avoir réussi.

 L’éducation en ligne a causé beaucoup de problèmes, du côté des écoles, comme du côté des familles. Beaucoup de collectes de fonds ont été lancées pour équiper les enfants en situation de pauvreté en outils numériques.

Au début, nous n’avons pas su quoi faire dans ces circonstances de pandémie et sommes restés bloqués. Nous avons finalement utilisé nos dernières ressources pour créer un fond de crise à destination des organisations civiques. Nous avons soutenu financièrement 20 projets, qui répondent aux problèmes émergeant de la pandémie.

De nombreux groupes ont organisé des actions, par exemple avec la conception de masques par des bénévoles pour ceux qui en avaient besoin. Certains groupes ont aidé les personnes âgées à faire leurs courses. La plupart ont organisé des campagnes de dons (nourriture, produits de nettoyage) pour aider les Roms et les personnes défavorisées.

Exemple d’action de campagne alimentaire pour venir en aide aux communautés de gitans et aux personnes défavorisées à lire ici.

Une des valeurs les plus importante, révélée par cette situation de crise, est le sens de la communauté.

Maroc - Organisation alternative pour l'enfance et la jeunesse

Affiche تدريب الدرجة الثانية

Le Maroc a pris une serie de mesures sanitaires et socio-économiques pour faire face aux impacts attendus de la pandémie. C’est dans ce contexte que s’inscrit l’instauration d’un comité de veille économique et la création d’un Fonds spécial dédié à la gestion de la crise, à travers lequel un soutien a été apporté aux catégories vulnérables et touchées par cette pandémie.

Le Maroc a rencontré trois enjeux majeurs suite à l’instauration de l’état d’urgence sanitaire et du confinement général, à savoir :

  • Le soutien des classes vulnérables dans l’absence d’un registre national ;
  • L’appui des PME pour éviter l’effondrement de l’économie, sachant qu’elles composent plus de 90% du tissu entreprenarial marocain ;
  • L’enseignement à distance, et la confirmation d’inégalités entre les grandes agglomérations et le monde rural au niveau de la couverture internet et l’accès à l’information.
  • Travail et activités à distance
  • Distribution de denrées alimentaires en faveur des classes vulnérables

Une Europe solidaire accordant plus d’intérêt à la recherche scientifique, à l’enseignement et aux programmes sociaux destinés aux seniors et aux jeunes.

suède - fritidsforum

En Suède, la stratégie adoptée par le gouvernement a été principalement basée sur des recommandations et un principe de confiance. Aucune mesure de confinement n’a été prise. Les lycées et les universités ont fermé et ont proposé à la place une éducation via des outils numériques. Les événements rassemblant 50 participants ou plus ont été interdits. Sinon, tout est resté ouvert. La distanciation sociale a été fortement recommandée, l’objectif étant que les gens suivent cette mesure volontairement, ce qui a été le cas pour la plupart des citoyens et des commerçants.

Les principaux problèmes concernent les maisons de retraite et les services de soins à domicile pour les personnes âgées. De nombreuses personnes âgées sont tombées malades et sont décédées, en partie à cause de mauvaises habitudes et de personnel à temps partiel sans formation. Beaucoup de ces maisons de retraite sont gérées par des entreprises privées où le profit semble être plus important que de prendre soin des séniors.

Les migrants sont également surreprésentés parmi les personnes infectées. En effet, il s’agit souvent de familles nombreuses vivant dans des logements exigus pour des raisons économiques. De plus, ils sont plus souvent en première ligne dans le cadre de leur travail, s’exposant ainsi d’autant plus au virus.

La plupart de nos organisations membres sont des centres communautaires axés sur les jeunes. Ils ont :

– instauré de nouvelles routines d’hygiène. Tous les visiteurs doivent par exemple se désinfecter les mains.

– modifié l’aménagement des tables et des chaises, pour que les gens ne s’assoient pas près les uns des autres

– proposé de nombreuses activités de plein air

– développé beaucoup plus d’activités numériques

– offert des possibilités pour les étudiants d’étudier en ligne

– Outils de diffusion numérique pour rester en contact avec les personnes vulnérables

– Beaucoup d’activités de plein air ; des promenades « Marcher et parler » dans les bois, de la pêche, des chasses au trésor, etc.

– Plus de contrôle de l’autorité sur les soins de santé

– Moins d’entreprises privées douteuses dans le domaine de la santé

– Des quartiers locaux plus résilients basés sur les expériences que nous tirerons de la crise du Covid-19

Pour en savoir plus sur les impacts dans d’autres pays, n’hésitez-pas à découvrir les comptes-rendus des réunions virtuelles organisées par l’International Federation of Settlements, auxquelles nous avons participé.

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