« Le centre social est d’abord un dispositif d’action, et doit être conçu comme tel. Et c’est un dispositif d’action dans lequel la population concernée est un acteur principal. Ce n’est pas un service public, un lieu de distribution de services, ni un local professionnel. C’est un lieu d’animation et de développement de la vie sociale des habitants d’un secteur, un carrefour de solidarités actives. » (Robert Durand, Programmation et conception d’un centre social avec participation des habitants, FCSF, 1983, p. 7).
Dans les décennies 1960-1980, le nombre de centres sociaux se multiplie, plus d’un millier voit le jour sur la période. L’expansion accélérée des grands ensembles d’habitation et l’élargissement de la politique familiale favorisent leur développement. La plupart d’entre eux débutent sous forme de pré-centre social, ouvert dans des locaux provisoires – dans des baraquements ou dans des appartements HLM – en attendant de bénéficier d’une construction ad hoc. La programmation et la conception de ce nouvel équipement deviennent alors enjeux : quelle définition du centre social y sera investie, les habitants seront-ils associés à sa conception ?
Ancien chargé d’études au Centre d’études des équipements résidentiels (CEDER), puis conseiller technique à la Direction de l’Action sociale de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) en charge des centres sociaux gérés par les Caisses d’allocations familiales et depuis peu animateur national de la Fédération des centres sociaux et socioculturels de France (FCSF), Robert Durand connaît bien la problématique : le centre social sera-t-il « un service public », « un lieu de distribution de services », « un local pour des professionnels » ou « un carrefour de solidarités actives » ? Dans le rapport d’étude, notamment communiqué au Ministère de la Santé et de la Sécurité sociale en 1983, la FCSF et Robert Durand prennent parti : le centre social doit être « d’abord un dispositif d’action » et « un lieu d’animation et de développement de la vie sociale des habitants d’un secteur ». Sa programmation foncière et architecturale doit en tenir compte.
Par Jacques Eloy
Pour en savoir plus :
> FCSF/Robert Durand, Programmation et conception d’un centre social avec participation des habitants, FCSF, 1983, 88 p. + plans. Le document est conservé à la FCSF, rue Montcalm, dans des archives de Robert Durand qui n’ont pas été déposées aux Archives nationales. La contribution s’appuie sur l’analyse de huit expériences de programmation de centres sociaux en France.
> Mémoires Vives a édité un opuscule en souvenir de Robert Durand décédé en 2009 : In memoriam, 2009, 15 p., disponible auprès de Mémoires-Vives et sur son site.
> Consulter le site de Mémoires-Vives