Réseau Jeunes 2018: l’égalité filles-garçons c’est leur genre !

Pendant 5 jours, 120 jeunes du réseau des centres sociaux un peu partout en France se sont retrouvé.e.s à Vigy, dans l’est de la France, pour réfléchir, débattre, partager, avancer sur la question des inégalités filles/garçons, accompagné.e.s par Jérôme Bar d’Aequitaz et Camille Clochon de l’Ebullition. Cette thématique c’est les jeunes qui l’avaient choisie et ils ont joué le jeu à fond.

D’abord en partageant leurs histoires, leurs expériences. Sur leur prise de conscience des différences entre filles & garçons. Sur une  situation de sexisme vécue pour les filles (« mes parents me disent que c’est aux filles de faire le ménage, mes frères ne le font pas », « mon grand frère avait le droit de sortir à mon âge »). Et pour les garçons, sur les privilèges liés à leur genre (postes à responsabilités, liberté vestimentaire, peu de jugement…). La non mixité dans les groupes permet que la parole se libère, sans tabou. Des choses fortes sont exprimées ; certaines filles livrent de dures expériences, traumatisantes parfois.

« manifester contre le sexisme, » « plus d’égalité au niveau de la politique » « changer les mentalités dès le plus jeune âge, » « ne pas tout faire en fonction de l’influence de la société, on n’est pas des pigeons… », tels sont les exemples de premières propositions des jeunes pour améliorer les choses.

Le reste de cette première journée a été consacrée à déconstruire les représentations & stéréotypes liés au genre que l’on retrouve dans les médias, livres, bds, magazines et l’inconscience collective. La séquence de théâtre forum qui s’est ensuivie a permis aux jeunes de jouer des scènes de sexisme de la vie quotidienne et de réagir pour les rejouer et réagir autrement. Ainsi, sur scène, leur volonté de changer les choses commence à se traduire en actes.

 

Place à l’action !

La deuxième journée du réseau jeunes est placée sous le signe de l’action. C’est de bon cœur et motivé.e.s malgré un froid glacial que les jeunes partent donner un coup de main à des structures locales. Certain.e.s ont nettoyé les enclos des animaux de la ferme pédagogique ou confectionné des objets d’Halloween avec des enfants, d’autres ont collecté des denrées alimentaires pour la Croix Rouge ou ont distribué de la nourriture à des sans-abris.

Puis place au  temps de préparation pour la restitution des travaux du lendemain. Chaque groupe présentera devant des élu.e.s le fruit de leur travail de la semaine et feront des propositions concrètes pour lutter contre le sexisme. Les jeunes ont identifié six grands « espaces » où subsistent des inégalités filles/garçons : la rue, le foyer, les médias, l’éducation, le monde du travail et la politique.

Ça y est, l’heure est venue de s’installer au conseil régional. C’est dans un joyeux brouhaha que les jeunes prennent place dans l’hémicycle. Des élus régionaux et départementaux, des représentants de la CAF, des directeurs et administrateur.rices de centres sociaux sont venu.e.s écouter les paroles des jeunes. Quelques petites scénettes sont jouées par les jeunes pour sensibiliser sur le harcèlement de rue et la violence de la norme. Puis à tour de rôle les 70 filles et 50 garçons qui ont participé à ce réseau jeunes énoncent devant l’audience ce qu’ils proposent de mettre en place pour faire changer les choses. Des défis qu’ils se lancent à eux-mêmes (« éduquer nos enfants autrement » « réagir face à des paroles sexistes », « signaler les contenus sexistes sur les réseaux sociaux »), à leurs centres (« organiser une rencontre avec les parents pour interroger la place du père et de la mère », « créer un événement national type semaine bleue pour la lutte contre le sexisme ») mais aussi aux élu.e.s et à l’Etat (« travailler la question de l’égalité dans les programmes de sport à l’école », « inciter les pères à prendre des congés parentaux », « travailler sur l’application de la parité salariale dans les entreprises »…).

 

Alexandre Cassaro, conseiller régional en charge de l’égalité hommes-femmes, s’engage à essayer de réintégrer certaines propositions dans leurs actions au département et accepte la proposition de se mettre autour d’une table avec des acteur.rice.s de la jeunesse afin de commencer à penser à l’organisation d’un événement de sensibilisation à ces questions. En guise de conclusion, Claudie Miller, présidente de la fédération nationale des centres sociaux, invite les jeunes à en parler autour d’eux, à se faire entendre et surtout à ne pas lâcher – elle qui a commencé sa vie de militante en luttant pour l’accès à la contraception et la légalisation de l’avortement.

Et après ?

Jeunes et animateur.rice.s ont commencé à imaginer ce qu’ils pourraient mettre en place dans leurs structures à leurs retours. La fédération nationale a également proposé aux jeunes volontaires de venir participer à un conseil d’administration national pour imaginer de construire des choses ensemble, jeunes et adultes, et faire bouger les lignes sur les territoires. Et aussi, la volonté d’accompagner l’émergence de réseaux jeunes départementaux, via la motion jeunesse. Affaires à suivre….

Après une ballade dans Metz et une soirée d’Halloween endiablée, il sera déjà temps de se dire au revoir. Avec des souvenirs, des idées pleins la tête et des envies d’agir, encore plus grandes.

A l’année prochaine !

 

A venir : Des vidéos retraçant les 5 jours et un livret de compilation des propositions des jeunes. Restez connecté.e.s !

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